vendredi 13 mars 2015

L'ÉCRITURE DESSINÉE S'EXPOSE À LA MAISON BALZAC, PARIS

Initiée par Balzac, l'écriture dessinée a séduit de nombreux artistes : Picasso, Cocteau, Giacometti, Hugo, Bury, Henri Michaux, Duchamp… mais ce sont sans doute Pierre Alechinsky et Christian Dotremont qui sont véritablement tombés dans l'encrier !






Balzac s'interroge sur l'interaction entre la pensée artistique et le geste - il parsème ses romans d'éléments graphiques -, et sa maison du 16eme arrondissement accueille cette étonnante exposition centrée sur le mouvement international CoBrA (acronyme des villes de Copenhague-Bruxelles-Amsterdam), lequel accorde à l'écriture une place de premier plan, exprimant le psychisme de l'être et donc les sources profondes de sa capacité de création.



Piliers du mouvement CoBrA, les très féconds Christian Dotremont et Asger Jorn ont produit de nombreuses oeuvres. Les logogrammes de Dotremont devaient, selon l'artiste, résister à la lecture. L'homme a systématiquement détruit tout ce ce qu'il ne pouvait pas relire, considérant qu'il y avait rupture dans sa création.
Sa robe de chambre, autre point commun avec Balzac, était un élément du protocole de création. Le vêtement fait disparaître le corps au profit de la tête et des mains. L'essence même de l'écriture ! Dotremont emprunte également à Balzac sa moustache comme on peut le voir sur une vidéo de 16 mn, où l'on assiste muet au travail de l'artiste alors qu'il vivait en belgique dans une maison de vieillards. Il n'avait que 50 ans.

On pourra aussi admirer les eaux-fortes de Pierre Alechinsky illustrant le Traité des excitants modernes de Balzac et autres hiéroglyphes, le moulage en plâtre de la robe de chambre de Balzac, par Rodin et la porte fermée pour cause de réouverture de Marcel Duchamp.

Une visite conférence pour adultes, fort intéressante pour percer les arcanes de cet art, est proposée sans réservation et dans la limite des places disponibles. Une visite-atelier (sur réservation) pour enfants leur permettra d'apprendre à écrire leur prénom façon CoBrA.


Maison de Balzac, 47 rue Raynouard 75016 Paris Tél. 01 55 74 41 80
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Tarifs : 5 € - 3,50 €
Informations, dates, réservations sur : eppm-balzac.reservation@paris.fr

mercredi 12 novembre 2014

LE BAL DES VAMPIRES, EXUBÉRANT ET GOTHIQUE, ON Y COURT !



Les vampires… Le genre littéraire initié par Lord Byron (1816) donna naissance à Dracula (1897) de Bram Stoker, aux Chroniques des vampires d’Anne Rice, plus récemment à Twilight de Stéphanie Meyer. 
Les vampires ne cessent de fasciner un public sous le charme de ces étranges créatures dont on envie l’immortalité, le raffinement, la jouissance, la sensualité… et tant pis si on est tout pâle et que l’on boit du sang.


DES RAISONS SANS DOUTE D’EXPLIQUER QUE LE MUSICALE « LE BAL DES VAMPIRES » TRIOMPHE DANS LE MONDE DEPUIS 17 ANS ! A l’origine de ce succès, Roman Polanski, qui réalisa en 1967 une parodie de film de vampires, devenu film culte en quelques semaines. 30 ans plus tard, Vereinigte Bühnen Wien adapte le film en comédie musicale et Polanski him-self se charge de la mise en scène, Michael Kunze du livret et Jim Steinman de la musique. Depuis, ce sont 7,3 millions de spectateurs qui ont applaudi Le bal des vampires sur scène lors de plus de 6730 représentations dans le monde. Stage Entertainment France, (Cabaret, Le Roi Lion, Zorro, Mamma Mia !, Sister Act, La Belle et la Bête), présente le musical Le Bal des Vampires pour première fois en France et en français.


PENDANT PRÈS DE 2H30, les spectateurs accompagnent les péripéties du Professeur Abronsius, un excentrique scientifique de l’université de Königsberg n’a qu’une obsession : prouver au monde l’existence des vampires. Accompagné par son fidèle assistant, le jeune Alfred, et avec pour seule arme son indéfectible foi en la logique et la science, il se lance dans cette quête un peu folle à travers les contrées sauvages de Transylvanie.
Une tempête de neige va pousser nos deux héros à faire escale dans l’auberge de Yoine et Rebecca Chagal. Là des indices tels que des guirlandes de gousses d’ail placées en abondance un peu partout dans la maison vont faire comprendre au professeur qu’il est sur la bonne voie. Alfred quant à lui va tomber immédiatement sous le charme de la jeune Sarah, la fille des Chagal.
Le comte Von Krolock, vampire sombre et charismatique habitant le château des environs tente lui aussi de séduire discrètement la jeune fille et de l’inviter au bal annuel qu’il donne pour ses congénères.
Attirée par le charme magnétique du comte et l’envie de braver l’interdit imposé par son père et les traditions, la jeune adolescente se sauve pour rejoindre le château.
Alfred et le professeur Abronsius vont alors partir à sa recherche et découvrir que les vampires existent bel et bien et qu’ils évoluent dans un univers dont ils n’auraient jamais soupçonné l’existence.
Ils seront bien malgré eux les invités surprise du bal des vampires.

Exubérant, décalé, à l’humour renversant… ce Bal des Vampires mérite tous les superlatifs. Entre les ballades romantiques, le rock tumultueux, les apparitions vampiriques dans la salle, ce spectacle est  100% parfait. Décors éblouissants, lumières atmosphériques, costumes somptueux, chanteurs puissants, mise en scène édifiante, acteurs, … tout y est. Un pur bonheur gothique acclamé par un public en liesse. On en redemande.

Judith Lossmann ©photos : Brinkhoff/Mögenburg

Théâtre Mogador, 25, rue Mogador 75009 Paris - De 25 à 105 euros - Réservation au : 01 53 33 45 30, aux caisses du Théâtre Mogador et sur le site. Plus d’infos : baldesvampires.fr



















samedi 16 novembre 2013

LES STUDIOS PIXAR, grand khalife de l’animation, s’exposent à Paris…


Ratatouille, Wall-E, Là Haut, Rebelle, Toys Stories, 1001 pattes, Monstres et Cie, Le monde de Nemo, Les indestructibles, CarsCes noms vous disent forcément quelque chose. Off course ! Ce sont les plus gros cartons parmi les films d’animations de ces vingt dernières années. Ils sont tous signés PIXAR. Sept d’entre-eux ont raflé l’Oscar du Meilleur Film d’Animation depuis la création en 2001 de cette récompense.




Sous la direction artistique de John Lasseter, grand "impulseur" de projets chez Pixar et désormais chez Disney, Pixar (qui doit son nom à Steve Jobs), se met à produire les plus gros succès de l’histoire de l’animation. 

Autour de ces succès s’est organisée l’exposition au Musée d’Art Ludique, le premier musée au monde dédié à l’art contemporain, issu de l’entertainment


Inaugurée au Moma de New-York en 2006, l’exposition Pixar s’est enrichie des derniers films produits.

Plus de 500 oeuvres sont présentées au public. Classées par films, elles racontent tout de la création à la réalisation, du dessin à la projection… 
Et l’on découvre, ébaubis, tout le matériel nécessaire à la réalisation d’un film : crayonnés d’étude, gouaches et aquarelles, dessins d’étude de personnages et de décors réalisés en technique traditionnelle et numérique ou même en collage, story-boards, sculptures.

Un spectaculaire “Zoetrope”, “manège tournant” constitué des personnages de Toy Story (en hommage au jouet optique permettant de donner l’illusion du mouvement inventé en 1834) est également présenté. Le résultat est hallucinant d’énergie et de beauté.

Je vous conseille de démarrer votre visite par un passage fabuleux dans l’exclusif “Artscape“, qui diffuse un film d’animation panoramique et immersif, offrant des expériences rares pour vivre la magie de l'animation.


Franchement, amoureux des images, des films d’animations, du dessin, de la créativité et de la création, ce serait criminel de rater cette exposition, en Europe seulement pour la seconde fois de son existence et en France seulement jusqu’à fin Février. 
Il y a tant à voir qu’elle mérite une longue visite, voire deux !

Judith Lossmann

En savoir plus sur : ART LUDIQUE-Le Musée


Abolissant les frontières entre bande dessinée, manga, jeu vidéo, cinéma ou film d’animation, l’Art Ludique met en valeur les œuvres des créateurs d’univers qui marquent notre imaginaire et influencent la culture de notre siècle. Les dessins, peintures et sculptures réalisés par les grands studios d’animation, les recherches graphiques de Super Héros, les designs de décors, de films ou les personnages de BD disposeront désormais d’un véritable lieu d’exposition à la mesure du génie de leurs créateurs, dont les productions sont admirées dans le monde entier.
ART LUDIQUE-Le Musée accueillera tout au long de l'année de grandes expositions temporaires, ainsi qu’une collection permanente qui proposera un parcours chronologique évoquant les artistes figuratifs narratifs influents du 19ème siècle, suivis par les premiers créateurs de la BD, puis par les artistes contemporains de la bande dessinée, du manga, du cinéma, de l'animation et du jeu vidéo à travers le monde.





ART LUDIQUE-Le Musée
34, quai d’Austerlitz 75013 Paris

Attention : vraiment pas facile de se garer dans le quartier. 
Encore une anomalie à la française !!!
Il y a un parking en face dont nous ignorons les tarifs.

Ouvert du lundi au vendredi : de 11 à 19h
Samedi et dimanche : de 10h à 20h
Adultes  : 14 euros - Enfants 8,50€



dimanche 27 octobre 2013

FRIDA KAHLO ET DIEGO RIVERA : des ailes aux pinceaux…

Organisée par les Musée d’Orsay et l’Orangerie, dotée de prêts exceptionnels du Museo Dolores Olmedo au Mexique, l’exposition Frida Kahlo et Diego Rivera est active jusqu’au 13 janvier 2014.
Ce n’est pas une raison pour vous dire qu’il vous reste du temps. Cette exposition sur deux acteurs majeurs de l’histoire de l’Art et de la peinture mexicaine du 20è siècle est prise d’assaut dès l’ouverture. Je vous conseille donc d’opter pour les billets et les horaires réservés.


Exposition Kahlo/Rivera, l’Art en fusion à l’Orangerie - www.lavieestbellemag.com

Personnellement, je suis une fan inconditionnelle de Kahlo. Ma passion est moins marquée pour Rivera. Deux artistes dont j’ai vu les oeuvres chaque fois que possible. Les oeuvres de Frida Kahlo, la plupart déjà vues, m’ont laissé sur ma faim. L’exposition n’est pas vraiment fournie, elle est présentée dans un espace étroit, de façon très conventionnelle. Et, contrairement à ce qui a été dit et écrit, il ne s’agit pas d’une rétrospective mais bel et bien d’une idée originale consistant à mettre face à face leurs oeuvres respectives comme pour confirmer (dixit le dossier de presse) leur divorce impossible, effectif dans les faits mais aussitôt remis en question après une seule année de séparation.


 Frida Kahlo vu par © La Vie Est Belle Voyages

Une certitude, cette exposition permet de mieux comprendre leurs univers personnels à la fois aux antipodes l’un de l'autre et pourtant tellement inspirés d’expériences communes. On découvrira leur attachement indéfectible à la terre mexicaine et au Mexique dont les icônes vie, mort, révolution, religion, réalisme, mysticisme, ouvriers, paysans n’ont cessé de donner des ailes aux pinceaux de ces deux magnifiques artistes et êtres d’exception.

Judith Lossmann
La Vie Est Belle Voyages
www.lavieestbellemag.com
#lvebVO

Du 9 octobre 2013 au 13 janvier 2014 au Musée national de l'Orangerie

CINÉ TRIO, la musique des films

Le 19 octobre dernier, le groupe Ciné Trio donnait un concert sur le thème "MADE IN AMERICA, HOLLYWOOD À PARIS". Un programme dédié au cinéma américain, avec des mélodies interprétées en leur temps par Marilyn Monroe, Liza Minnelli, Judy Garland, Audrey Hepburn.

Nous avons entendu avec un bonheur sans partage des extraits de : Apollo 13, Autant en emporte le vent, Breakfast at Tiffany’s, Bodyguard, Cabaret, Christophe Colomb, Forrest Gump, Gentlemen prefer Blondes, Ghost, Indiana Jones, Le Magicien d’Oz, Mission Impossible, My Fair Lady, New York New York, Le Parrain, Some Like It Hot, Taxi Driver, Les Temps modernes, West Side Story et Titanic. 


Les musiciens Philippe Barbey-Lallia (pianiste), Cyril Baleton (violon) et Timothée Oudinot (hautbois) sont des amis, diplômés la même année du Conservatoire National Supérieure du Musique et de Danse de Paris. 

C’est à leur initiative que l’on doit cette belle série de concerts sur une thématique musiques de films où ils sont rejoints par une belle et talentueuse chanteuse américaine : Lexie Kendrick.


Une certitude. Le Temple de l’Annonciation était presque plein. Les visages souriants étaient empreints d’une belle émotion. Rien de plus étrange et de plus plaisant que cette bâtisse de pierre remplit de musique de films… Un ravissement partagé pour beaucoup. Ne loupez pas les prochains rendez-vous…

Judith Lossmann pour La Vie Est Belle Voyages
à feuilleter sur écrans sur www.lavieestbellemag.com

Infos et résa sur : http://www.musique-et-toile.fr/

Réservations : 01 47 00 04 15
info@musique-et-toile.fr


Pour vous donner un petit aperçu, cliquez pour lire la vidéo.




Catégorisé par thème, découvrez ci-dessous les prochaines rendez-vous (1 par mois).

  • Concert #3 du 16 novembre 2013 :  LOVE ! (les grands thèmes d'amour au cinéma).
  • Concert #4 du 21 décembre 2013 : CARTOONS (films d'animation français, américains et japonais). Invités : duo chanteur/chanteuse + chanteuse japonaise
  • Concert #5 du 18 janvier 2014 : FILMS NOIRS/ESPIONNAGE
  • Concert #6 du 1er  février 2014 : CHANSONS FRANCAISES. Invitée : chanteuse
  • Concert #7 du 15 mars 2014 : HISTOIRE(S).
  • Concert #8 du 5 avril 2014 : ITALIA (Morricone/Piovani/Rota). Invité : Mandolinistre
  • Concert #9 du 24 mai 2014 : concert de lancement du 2ème CD
  • Concert #10 du 28 juin 2014 : JAMES BOND. Invitée : chanteuse américaine Lexie Kendrick
Si vous avez raté les deux premiers concerts, sachez que l’on peut acheter les CDs ou bien télécharger les morceaux sur : http://www.musique-et-toile.fr/

INFOS sur : http://www.musique-et-toile.fr/




mardi 25 novembre 2008

VIVE LE VENT AU MUSÉE-ATELIER DE L’ÉVENTAIL !


Les courants-d’air sont toujours à la mode au 2, boulevard de Strasbourg, à Paris, où Anne Hoguet, la dernière éventailliste, perpétue un savoir-faire dans son musée-atelier unique au monde. Le 16 octobre dernier, le musée a soufflé ses 15 bougies. Une visite dans l’air du temps !

« L’éventail est de nouveau dans l’air du temps et je m’en réjouis mais ce serait formidable s’il réinvestissait la vie en général en retrouvant aussi son langage quotidien pour communiquer», raconte Anne Hoguet, la dernière éventailliste à travailler pour la Haute Couture et le monde du spectacle (opéra, théâtre, cinéma). Dans son musée-atelier, au 3ème étage du 2, boulevard de Strasbourg, à Paris, dans le 10ème arrondissement, cette créatrice, fille et petite-fille de tabletiers, est la seule en France à perpétuer le savoir-faire et les traditions d’un art délicat et fragile à la manière d’un artisan. Nommée Maître d’Art, en 1994, par le Ministère de la Culture et de la Communication, ce titre lui confère la possibilité de ventiler l’héritage d’un métier auprès de jeunes stagiaires se destinant aux métiers d’art. En ouvrant, en 1993, un musée de l’éventail, Anne Hoguet a souhaité aussi faire découvrir au grand public ce qui, pour elle, est, avant d’être un accessoire de luxe, un mode de séduction. « Depuis des années, nous accumulions des pièces de collections, je me suis dit que ces merveilles devaient connaître une deuxième vie. » Le 16 octobre dernier, le musée a fêté ses 15 ans et cet anniversaire est vécu comme une victoire pour la sauvegarde d’un patrimoine qui a dû affronter bien des vents contraires. Sur les 1 200 modèles que compte la collection, une centaine allant du XVIIème siècle à nos jours, sont présentés dans ce musée unique au monde puisque le seul à réunir les techniques de fabrication et des modèles rares. Ces éventails, ornés de scènes galantes, de scènes de la mythologie, de l’Histoire ou de la vie quotidienne, sont à l’abri du vent dans une salle de style Henri II et aux murs tapissés de drap bleu brodé de fleurs de lys au fil d’or. Dans la pièce voisine, l’atelier de l’éventailliste prend ses grands airs avec des établis, des outils, des photographies et des documents évoquant la technique de la conception d’une monture d’éventail et de la décoration des feuilles. Ici, on crée, on restaure en travaillant des matières nobles comme le nacre, l’ivoire, l’écaille, le bois précieux, la soie, les plumes, le parchemin et même l’os et des matières considérées plus commodes comme le Plexiglas. Particuliers, collectionneurs, couturiers, costumiers, tous viennent au 2, boulevard de Strasbourg chercher un peu d’air frais ou remettre des airs anciens au goût du jour. 5 000 pièces sont à la vente, toutes précieusement conservées dans d’imposantes armoires à tiroirs non étiquetés. Pour Anne Hoguet, ces tiroirs n’ont pas de secrets, elle en connaît leur contenu sur le bout des doigts. « Il est faux de considérer que l’éventail est un accessoire exclusivement féminin, il est de toutes les fêtes, mariages, bals, carnavals, cérémonies. Les éventails aujourd’hui sont de petites tailles pour les hommes et les enfants y trouvent un intérêt ludique.» Symbole de pouvoir et de séduction, l’éventail ne se porte jamais aussi bien que quand il fonctionne alors pourquoi se priver de faire du vent !
Sophie Pajot

Atelier Hoguet Musée de l’Eventail, 2, boulevard de Strasbourg 75010 Paris. Tel : 01 42 08 90 20. Ouvert les lundis, mardis et mercredis de 14h à 18h. Groupe et conférence sur rendez-vous. Dépôt vente et boutique (cadeaux, librairie, vente d’éventails).


« Parlez-moi d’amour »

Le langage de l’éventail s’apprend (au XIXème siècle en Angleterre, il existait même une école) et le maniement de l’accessoire a des règles très strictes. Les ignorer peut entraîner des conséquences regrettables. « Il faut toujours ouvrir l’éventail vers la droite, explique Anne Hoguet, et non vers la gauche comme beaucoup de gens le font forçant ainsi sur la monture. Un éventail demande un soin tout particulier, il faut le protéger du soleil, de l’humidité, de la poussière et ne pas le laisser trop longtemps ouvert ou fermé. » Loin d’être encore redevenu un mode de communication actuel, un code amoureux pour se parler en toute discrétion a été imaginé par les Espagnols au XVIIème siècle. Voici quelques positions :
- Eventail dans la main droite posé sur le visage : « Suivez-moi »
- Eventail dans la main gauche placé devant le visage : « Je cherche une rencontre »
- Le haut de l’éventail posé sur l’oreille gauche : « Je vous saurai gré de me laisser en paix »
- Le haut de l’éventail posé sur le front : « Vous avez changé »
- Faire rouler l’éventail dans la main gauche : « Nous sommes observés »
- Eventail porté dans la main droite : « Vous en demandez trop »
- Le haut de l’éventail posé dans la main : « Je vous hais »
- Faire rouler l’éventail dans la main droite : « J’en aime un autre »
- L’éventail plié, pointe dans la direction de quelqu’un : « M’aimez-vous ? »
- Le haut de l’éventail posé sur le menton : « Je vous aime »



L’histoire en coups de vent !

L’éventail paraît être originaire d’Orient. Son ancêtre s’appelait « le flabellum », il était formé d’un manche et de plumes de paon ou d’une feuille de lotus. Durant tout le Moyen-Age, les femmes portèrent des éventails de plumes généralement en touffes. Venise et les républiques italiennes fournissaient à cet effet des plumes d’autruche venant d’Afrique. Au XVIème siècle, les éventails étaient ornés de manches revêtus de pierres précieuses et munis de chaînes d’or ou d’argent pour les suspendre à la ceinture. Ce sont les courtisans italiens de Catherine de Médicis qui introduisirent ces accessoires de luxe en France. C’est de cette époque également que date la fabrication des éventails en France. Sous Louis XIII, Anne d’Autriche apportera aux Français le goût des modes espagnoles et l’éventail fera partie intégrante de la toilette des dames. Les maîtres éventaillistes formaient un corps de métiers de Paris. En 1673, un édit de Louis XIV les constitua en jurande et approuva leurs statuts. La fabrication des éventails occupe alors un grand nombre d’ouvriers et met à contribution plusieurs industries comme la tabletterie, la miroiterie, la papeterie, la mégisserie, la broderie, la plumasserie, la peinture, la dorure, etc. C’est à Sainte-Geneviève, dans l’Oise, que s’ouvrirent au XVIIIème siècle les premiers éventaillistes. Il existe trois types d’éventails : l’éventail écran (partie rigide montée sur un manche), l’éventail brisé (inventé par les Chinois et introduit en Europe par les Portugais au XVIème siècle) et l’éventail plié ou plissé (inventé par les Japonais au XVIème siècle).

mercredi 22 octobre 2008

FRAGONARD : 3000 ANS D'HISTOIRE POUR VOUS METTRE AU PARFUM !











Deux musées. 3 000 ans d’histoire. Des milliers de pièces exposées. De l’Egypte ancienne à nos jours, la parfumerie dévoile ses charmes mais aussi ses us et coutumes. A sentir de près à Paris.

Si son nom est un hommage au célèbre peintre français Jean-Honoré Fragonard (Grasse 1732-Paris, 1806), fils d’un gantier-parfumeur grassois, il est surtout une savante alchimie entre l’élégance et la beauté qui, depuis 1926, fait les beaux jours de la parfumerie artisanale éponyme. Son fondateur, Eugène Fuchs (1863-1940), a toujours eu le nez fin pour être dans l’air du temps voire même en avance sur son temps. Dès la création de la parfumerie Fragonard, à Grasse, l’usine est ouverte au public : on visite et on achète à prix d’usine des créations exclusives. Le succès est immédiat et aujourd’hui encore Fragonard perpétue, dans ses usines, cette tradition qui bénéficie d’une valeur ajoutée à caractère historique, culturel, scientifique et technique. Avec l’ouverture à Grasse, puis à Paris, de musées de la parfumerie, Fragonard retrace 3 000 ans d’histoire à partir de la collection de flacons et objets anciens de Jean-François Costa, petit-fils d’Eugène Fuchs, et grand amateur d’art. La capitale mondiale de la mode s’enivre donc avec bonheur, rue Scribe dans un hôtel particulier Napoléon III, construit par Lesoufaché, et Boulevard des Capucines, dans l’ancien théâtre où l’actrice Arletty fit ses débuts sur scène. Ouvert en 1983, le Musée de la parfumerie Fragonard, rue Scribe, a la particularité de présenter des appareils d’époque et le Musée-Théâtre, Boulevard des Capucines, ouvert en 1992, une usine miniature et une fresque en céramique illustrant l’évolution du parfum et de ses usages, de l’Egypte ancienne à nos jours. Les deux sites sont complémentaires et, dans un décor prestigieux pour le premier, théâtral pour le second et fabuleux pour les deux, l’histoire se raconte à travers de très beaux objets de collection : des flacons en porcelaine, cristal, bronze, or ou vermeil, des fontaines, des nécessaires à parfum des XVIIIè et XIXè, des boîtes à mouche, des flaconniers sur trépied, des brûle-parfums époque Louis XVI, des Bergamotes, des Pomanders en vermeil et argent, petits bijoux ayant des formes diverses et contenant des parfums, des racloirs à dents, des gratte-langue, des mortiers à fard, des boîtes à perruque, des affiches et autres supports publicitaires. 

Le bien sentir, un art de vivre !

« Ces objets en disent beaucoup sur les us et coutumes. D’abord sur le rôle divin que joua le parfum pour évoluer vers une fonction médicale et sanitaire puis vers une utilisation plus hédoniste » explique Jacques Cojean, directeur des deux musées parisiens. « Ces objets montrent aussi l’apparition, au fil du temps, de nouveaux matériaux. Au XVIIIè, les flacons en porcelaine, en cristal sont des signes extérieurs de richesse. Ils sont édités à l’unité et à la commande, ce qui fait la diversité de la collection, présentée dans les musées, tout en lui conférant en même temps un caractère exceptionnel. » Les deux sites s’emploient à rapporter l’évolution des méthodes d’extraction et de traitements des essences de la grande période artisanale à la production industrielle. A travers les matières premières animales exploitées puis interdites et les matières végétales ou substances aromatiques d’origine naturelle ou synthétique, on comprend comment on donne vie à un parfum à partir des essences rangées sur les étagères d’un meuble, appelé orgue du parfumeur. Chaque flacon est une note de parfum et la composition de ces notes forme un jus. « Il y a la note de tête, la note de cœur et la note de fond. On parle de déclinaison pyramidale. Il y a un travail de chimiste mais aussi un travail d’artisan au sens artistique du terme qui est effectué pour chaque création » précise Jacques Cojean. 3 créations par an sont au moins éditées chez Fragonard et les déclinaisons sont multiples : parfums, savons, eaux de toilette et autres produits cosmétiques vendus également dans les musées. La toute dernière création a été lancée cet été et répond à un nom très tentant, « Caresse », une eau de parfum féminine (lire encadré). 
Bientôt le public pourra participer, sur inscription, à des ateliers olfactifs à caractère ludique et visiter des expositions temporaires au Musée Scribe dont la récente rénovation lui a rendu son cachet d’origine revêtu de couleurs chaleureuses. Voir plus loin que le bout de son nez fait sans aucun doute partie des bonnes manières du bien sentir, c’est même un art de vivre à découvrir !
Sophie Pajot

Musée de la parfumerie Fragonard, 9 rue Scribe, Paris 9è. Tel : 01 47 42 04 56. Musée-Théâtre, 39 Boulevard des Capucines, Paris 2è. Tel : 01 42 60 37 14.



DOUX COMME UNE « CARESSE » !

Ce parfum féminin a été créé chez Fragonard dans les années 1930-1940, il s’agissait d’un grand floral avec une note sucrée. L’engouement du public pour les parfums floraux et gourmands a incité Fragonard à réécrire la formule pour lui donner un côté moderne en introduisant des notes fruitées afin d’en alléger le bouquet floral. « Caresse » harmonise avec gourmandise les fleurs et les fruits de la Côte d'Azur : rose, jasmin, fleur d'oranger, mandarine, pêche et abricot. 

« Caresse », eau de parfum : 80% vol. Flacon Vaporisateur 50ml : 45€